Le marché du travail : Une législation sur mesure pour aligner Mayotte à la France métropolitaine.
Un contexte morose qui cache un énorme potentiel.
Le taux de chômage le plus élevé des DOM-TOM gangrène le marché du travail. Et pour cause, selon un rapport du Conseil économique, social et environnemental de Mayotte (CESEM) publié en avril 2017, 33% des plus de 15 ans n’a jamais été scolarisé à Mayotte, contre 2% en France hexagonale.
Le taux de réussite au baccalauréat est de 74% à Mayotte contre 93% en Guyane et à La Réunion. 85% des étudiants mahorais échouent en première année d’études supérieures contre 54% en national. Le manque de personnels qualifiés et diplômés est criant.
La législation du travail à Mayotte n’est pas encore tout à fait la même qu’en Métropole. Cependant, elle connait des mises à jour régulières pour s’aligner sur le droit commun national. Les salaires et avantages s’alignent d’ailleurs petit à petit à la grille de salaires français. Le SMIG horaire brut mahorais s’élève à 7,37 Eur au 1er janvier 2017.
Les secteurs dynamiques et les opportunités professionnelles.
83% des emplois font partie du secteur tertiaire. Environ 1 personne sur 2 travaille dans l’administration publique, l’enseignement ou la santé. D’après l’INSEE (2008), il y a plus de 10.000 entreprises à Mayotte, dont 40% sont situées à Mamoudzou, assurant 50% des emplois. 44% des entreprises se regroupent dans les secteurs des transports, du commerce, de l’hébergement et de la restauration.
D’après l’Enquête Besoins en Main d’Œuvre 2016 réalisée par Pôle Emploi Mayotte, il y a 4 500 embauches sont prévues en 2017. 53% des établissements ont l’intention de recruter soit 1 000 employeurs potentiels. Plus de la moitié de ces recrutements se situent dans le domaine des services aux particuliers, incluant l’enseignement, l’administration publique et les activités associatives. Ensuite, 20% des besoins sont dans le secteur du BTP.
1 embauche sur 4 est difficile à réaliser, particulièrement dans la santé, le social, l’agriculture, la construction, la restauration et les services aux entreprises.
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Formations inhérentes à l’emploi.
De plus en plus de formations d’insertion naissent et attirent des jeunes attirés par des métiers manuels. Ainsi, la mécanique, l’agriculture, la restauration, la construction se structurent. Le BSMA (Bureau Service Militaire Adapté) est l’un des moteurs. 90% des jeunes suivant ces formations s’intègrent dans le monde du travail civil. En outre, Mayotte dispose du « passeport mobilité » qui prend en charge un billet d’avion aller-retour. Ce dispositif incite les mahorais à faire des études supérieures, notamment pour des filières qui n’existent pas sur l’île.
Pour ce qui est des formations à Mayotte, l’Université de Dembéni, l’Ecole Supérieure de Commerce de Mayotte, l’Institut de Formation en Soins Infirmiers et, depuis Septembre 2017, l’Institut Régional du Travail Social constituent l’essentiel de la formation supérieure à Mayotte.
Pôle Emploi participe à la prise en charge des demandeurs d’emploi. Il propose des bilans de compétence, des ateliers et des accompagnements personnalisés.
Particularités locales de travailler à Mayotte.
A Mayotte, les jours fériés des fêtes chrétiennes et musulmanes coexistent dans le calendrier civil. Selon le code du travail de Mayotte, les jours fériés officiellement chômés et payés sont 4 (contre 3 en métropole). Ainsi, on ne travaille pas le 1er Janvier, le Lundi de Pâques, le 1er Mai (fête du travail) et la fête de l’Aïd el-Kabîr.
Les autres jours fériés ne sont pas obligatoires. La fonction publique les applique. Dans les entreprises privés, c’est laissé à négociation. On dénombre: 27 Avril (Abolition de l’esclavage), 8 Mai, Jeudi de l’Ascension, Lundi de Pentecôte, 14 Juillet, 15 Août (Assomption), 1er Novembre (Toussaint), 11 Novembre, 25 Décembre (Noël), Miradji, Ide el Fitr, Maoulida.
Les fêtes musulmanes dépendent des cycles de la lune donc leur dates sont fluctuantes d’une année à l’autre.
Par ailleurs, les mahoraises portent régulièrement sur leur lieu de travail le kishali, un voile traditionnel mahorais. Par analogie, les entreprises et les administrations publiques tolèrent largement le port du voile islamique.
Voir notre article : S’installer à Mayotte